Ma vision :

Lorsqu’un maître-nageur démarre l’accompagnement d’un enfant, qui n’a peut-être jamais été dans une piscine, ou bien en garde un premier souvenir marquant voire traumatique, la meilleure des stratégies est de l’accompagner dans l’eau ! Puisque l’objectif n°1 = sécuriser. Il se mouille donc, pour permettre à l’enfant de se familiariser avec le contact de l’eau, en étant porté, maintenu à la surface de façon stable et sécurisante. Une fois que cela devient agréable, alors l’objectif n°2 est nommé = réussir à flotter, ou « faire la planche ». Ainsi une fois l’alliance thérapeutique en place, et la conviction du patient que le psychologue en face de lui possède des outils et des compétences théoriques et humaines pour lui venir en aide efficacement, c’est le travail d’installation des ressources qui démarre. Puisqu’on ne part pas faire les Jeux Olympiques sans un bon entrainement, un équipement technique ou encore une équipe soutenante, il est nécessaire de s’assurer que le patient est prêt à aller affronter son histoire, ses traumas, ou simplement visiter son monde intérieur en ayant potentialisé ses ressources.

Une fois que l’enfant n’a plus peur de l’eau et réussit à se maintenir seul à la surface, garantissant sa propre sécurité, alors l’apprentissage de la nage commence. Pour cette 3ème étape, le maître-nageur l’équipe alors d’une ceinture avec plusieurs bouées, et sort de l’eau, tout en restant sur le bord du bassin, avec sa perche pour guider les élèves un peu craintifs. Cette première distanciation est à considérer quand une marque de confiance dans les capacités de son accompagné à apprendre et avancer.

L’apprentissage sera marqué très certainement par des phases de progrès rapides, par des séances plus fatigantes que d’autres, boire la tasse arrive parfois, aller plus vite que prévu également. Progressivement, la ceinture se décharge de ses bouées, le maître-nageur encourage, valorise, donne quelques techniques de perfectionnement de la respiration ou du mouvement ; mais c’est toujours l’élève qui fait son expérience.

Une fois la nage acquise, plus besoin de ceinture ; la présence du maître-nageur sur sa chaise de surveillance baignade reste très rassurante. De même, tout au long du processus thérapeutique, le psychologue montre la voie à emprunter à son patient, lui donne les armes, l’amène à revoir sa direction en cas d’erreur de chemin. A mesure que le patient évolue, résout ses conflits internes, démêle ses pensées, apaise ses émotions, le psychologue se retire, manifeste sa confiance et valorise l’autonomisation.

Parfois aussi, un maître-nageur peut être sollicité par un élève souhaitant se perfectionner, gagner en rapidité, hydrodynamisme, respirer plus efficacement, apprendre le papillon pour varier ses entrainements. A l’instar, vous avez pu faire appel au psychologue non pas parce que vous « alliez mal » mais pour optimiser les chances d’être armé dans le cas où vous auriez à affronter un évènement vie douloureux, ou dans une phase de transition.